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14 mars 2010

Texte de théatre écrit par moi même : VIVRE SA VIE

VIVRE SA VIE

 

 

Quand j’ai eu 20 ans, mes parents m’ont dit d’aller vivre ma vie…

 

Je l’ai très mal vécu.

 

Vivre sa vie c’est bien mais c’est encore mieux si on la vit bien.

 

J’voyais pas comment j’allais pouvoir vivre.

 

Et vivre sans voir c’est ennuyant. Surtout le jour.

 

La nuit encore… si on ne voit pas où l’on vit la nuit, ce n’est pas grave, mais le jour, c’est embêtant de vivre sans voir ; c’est vital sinon on voit la vie en noir !

 

Evidemment je vivais mal, j’avais le mal de vivre.

 

Alors, je suis allée consulter, pour voir…

 

Mon médecin m’a dit «  soyez ravi ! Plus vous vivrez mal, moins vous vivrez vieux ! Ce n’est pas la peine de vivre sa vie si c’est pour vivre comme un mort vivant ! »

 

Je lui ai répondu  « voyez docteur, je préfèrerais vivre ma vie de mon vivant ».

 

Et il me dit : « Si c’est pour vivre mal, ça ne vaut pas le coup ! vivre dans l’expectative, ça ne vaut rien ! »

 

Alors j’ai fait de mon mieux pour vivre mal afin de vivre moins !! Je vivais de ci, de là, par ci par là, mais aussi de ci par là…. avec « parci et monie »….bref je vivotais !

 

J’ai tout vécu :

J’ai bu pour abréger mon mal de vivre mais plus je buvais, plus j’étais gaie ! J’ai même pris du mauvais vin pour avoir le vin mauvais ! Eh bien, en vain !!! Plus j’buvais, et plus j’vivais !

 

J’ai donc décidé de fumer : une fumée bleue entourait ma vie ! Alors qu’avant je vivais ma vie avec effarement car les choses de la vie m’apparaissaient clairement, plus je fumais et plus ma vision des choses s’opacifiait ; c’était paradoxal : moins j’étais clairvoyant, et mieux j’vivais. La fumée bleue me faisait voir la vie en rose….

 

Je me suis dit : je ne peux pas continuer à vivre comme ça ! J’ai donc décidé d’aimer les hommes afin de courir à ma perte ! Moi qui vivait à l’aveuglette, je pensais que les hommes me pomperaient l’air et qu’ils m’asphyxieraient ! Eh bien non ! Les hommes devenaient mon oxygène vital : et plus je courais après eux et plus ils me couraient après : pour m’échapper, je courais de plus en plus vite, et plus je courais, plus je vivais !

 

Alors j’ai essayé le jeu : je jouais avec ma vie à la roulette ! Et plus je jouais, plus j’étais vivante ! Après chaque partie gagnée, je me sentais encore plus vivante qu’avant et j’appréciais à sa juste valeur la vie que je vivais !!! J’étais tellement vivante que ça devenait invivable !

 

Par désespoir de vivre, j’ai décidé de vivre pour manger et non plus de manger pour vivre ! Même ça, ça n’a pas marché car comme je cuisinais de mieux en mieux, je ne vivais plus dans l’expectative ni d’expédiant ! J’ai gardé la ligne et ma ligne de vie s’est allongée !

 

 

J’ai tout fait dans ma vie pour vivre moins ! J’ai mangé, j’ai bu, j’ai fumé, j’ai aimé, et j’ai joué et le résultat de tout ça c’est que quand je vois la tronche de mon voisin qui n’a jamais bu, n’a jamais fumé, n’a connu que sa femme, n’est jamais rentré dans un casino et a toujours fait attention à sa ligne,  eh bien ! je dis « merci docteur » j’ai tellement mal vécu au quotidien que tous mes maux m’ont rendu vivant, vibrant mais jamais vacillant !

Moralité : mangez ! Buvez ! Fumez ! Aimez ! Jouez ! Vous vivrez bien !

 

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